jeudi 28 mai 2015

Iran – Premiers tours de roue dans le pays

Un calendrier différent (les jours, les mois et les années sont différents des nôtres - par ex. le 26/02/1394 correspond au 16 mai 2015) ; un alphabet différent (aussi bien les lettres que les chiffres) ; une langue différente ; les week-ends sont le jeudi et le vendredi ; un décalage horaire surprenant (+2,5 heures par rapport à la France) ; une devise qui ne vaut presque rien (100 euros vous rendent instantanément multimillionnaire en rials) et l’utilisation courante de la notion de toman (qui vaut 10 fois plus que le rial) ; plein de changements par rapport à la Turquie : bienvenue en Iran. Il m’a fallu plusieurs jours pour m’adapter à tout cela.
Arrivé dans le pays, je décide de me diriger vers la frontière avec la province azerbaïdjanaise du Naxcivan. Je longe cette frontière en parcourant la splendide vallée d'Aras et, à la fin de celle-ci, je visite la superbe église arménienne de St Stephanos datant du 9ème siècle.
Je me dirige ensuite vers le lac salé d’Orumiyeh puis la ville de Tabriz, dont le bazar est l'un des plus anciens du Moyen-orient et, avec sa superficie de 75 hectares, est l'un des plus grands bazars couverts du monde.
J’avais été plus que ravi de l’accueil réservé par les kurdes en Turquie ; eh bien en Iran l’accueil est encore plus exceptionnel, je dirais même qu’il dépasse l’imagination. Les invitations se succèdent les unes aux autres ; bien sûr à boire le thé comme en Turquie, mais bien plus que ça encore, il suffit que je m’arrête sur une place pour que l’on m’amène un verre, une assiette de fruits, un pain entier…, on me demande aussi si je souhaite quelque chose (thé, fruits, glace) et c’est offert, vraiment incroyable, je n’ai jamais vu une hospitalité aussi courante, sincère et désintéressée.
Ce qui est moins agréable, c’est qu’il y a beaucoup de circulation et aussi de pollution atmosphérique (l’essence, bon marché, n’est pas assez chère !)

Je dois patienter une bonne demi-heure à la frontière Turquie-Iran, d’une part pour les formalités et d’autre part car il fallait laisser passer une délégation de politiciens (je suppose) qui passaient côté iranien.

La ville de Maku est entourée de superbes formations rocheuses sur des kilomètres.

J’ai profité du tuyau d’eau de l'enfant de gauche pour laver mon vélo, la petite fille n'arrêtait pas de rigoler, elle était trop mignonne.

Frontière avec l’Azerbaïdjan, il n’y a pratiquement aucune circulation entre les 2 pays ici, je suis allé faire un brin de causette avec les douaniers.

Salon de narguilé, je suis invité à boire le thé et aussi à fumer mais ça n’est pas pour moi.

La superbe vallée d’Aras, de l’autre côté c’est la province azerbaïdjanaise du Naxcivan.

Église arménienne de St Stephanos.

Détail de la façade.

On fait la queue pour acheter du pain.

Le lac salé d’Orumiyeh, en partie asséché.

Au bord du lac, cette famille m’arrête pour m’offrir le thé ainsi que du gâteau fait maison, entamé spécialement pour moi.

Dans les centres du Croissant rouge répartis à travers le pays, les cyclistes sont accueillis (logés et nourris) gratuitement, c’est une bonne occasion de rencontrer les locaux qui sont pour leur part ravis d’avoir un visiteur. Ici l'équipe d'un des centres où j’ai logé.

En direction de Tabriz.

Des panneaux un peu particuliers (certains pays occidentaux espionnent l’Iran).

Il s’agit là de la mosquée de l’Université à Tabriz.

Le bazar couvert de Tabriz est immense.

Dans les rues, il y a de très nombreuses boîtes de collecte pour les mosquées.

Affiches annonçant l’arrivée demain dans la ville du président de la République.

Pâtisserie à Tabriz.

lundi 18 mai 2015

Turquie – Est du pays

Après un séjour à Hasankeyf, ville qui devrait être engloutie par l’eau d’un barrage alors qu’elle compte de superbes sites et vestiges, je longe le Tigre et profite de superbes paysages.
Après un séjour à Batman (ville sans aucun touriste mais dans laquelle j’ai pu loger dans un Ogretmenevi [‘hôtel’ pour enseignants mais ouvert à tous] très bien et au restaurant fantastique), je me suis rendu à Diyarbakir, la capitale des kurdes. De là, j’ai pris le bus afin de me rendre à Erzurum, ville la plus froide de Turquie à près de 2000 mètres d’altitude où je vais faire la demande de visa iranien. L’obtention de ce visa n’est pas simple, il faut d’abord faire une demande à une agence en Iran qui contacte un ministère afin d’obtenir un n° d’autorisation qui permet alors de faire la demande de visa, je pense qu’il font ainsi pour vérifier sur Internet le profil du demandeur.
Puis direction Dogubayezit, ville à 35 km de la frontière iranienne. C’est de là que partent les expéditions pour le Mt Ararat. À proximité il y a un site qui serait le site d’arrivée de l’arche de Noé, il y a un centre d’accueil des visiteurs. Nombreux sont ceux qui doutent de l'histoire de l'arche, le gouvernement n’autorise pas les fouilles, sûrement pour conserver le mystère et faire venir les touristes.

Lorsqu’on commande un plat au resto, il y a toujours des à-côtés offerts, là il y en a tellement qu’il n’y aurait presque pas besoin du plat lui-même (sur la photo, il n'y a que les à-côtés).

Manège à manivelle.

Le mur d’enceinte de Diyarbakir (6 km) serait le plus long au monde après la Muraille de Chine.

Cette tour est intégrée au mur d’enceinte.

Détail sculpté sur le mur d’enceinte.

Église arménienne restaurée, Diyarbakir.

Légumes séchés.

Mariage et derrière, ancien pont sur le Tigre à Diyarbakir.

Ce cireur de chaussures a voulu que je le prenne en photo, je l’ai plus tard imprimée puis envoyée par la poste.

Je mets le vélo dans le bus pour aller de Diyarbakir à Erzurum, où je vais aller faire le visa iranien.

J’arrive tard à Erzurum et peu de temps après mon arrivée, à 23h, on m’amène cette assiette de fruits.

Erzurum.

Erzurum.

Site supposé d’arrivée de l’arche de Noé. Les roches sont disposées avec la forme d’un bateau et ce seraient les américains qui auraient vu cela d’en haut et de là serait venue l’idée du site de l’arche.

Je suis resté quelques jours à côté du Mt Ararat, plus haut sommet de Turquie (5137 m), mais malheureusement je n’ai pas pu voir le sommet dégagé.

Le superbe palais Ishak Pasha à Dogubayezit.

Les sculptures de ce palais sont d’une grande finesse.

La porte d’entrée du palais.

Avant la frontière iranienne, près de 10 km de camions sur 2 files qui attendent parait-il jusqu’à 4 jours, les véhicules particuliers et bus peuvent dépasser.

Ce routier kirghize a tout ce qu’il faut pour faire la popote, sans surprise il m’a invité à manger.

lundi 4 mai 2015

Turquie – Direction le berceau de la civilisation

Après les paysages arides du centre, quel plaisir de voir de la verdure, des arbres en fleurs, des palmiers en arrivant vers la côte Méditerranéenne. Je vais longer la Syrie (plus ou moins loin) après m’être renseigné que la sécurité est bonne, c’est en effet une région avec des trésors architecturaux que je tiens à visiter.
Lorsque l’on évoque les mots Euphrate, Tigre, Mésopotamie, on ne peut qu’être transporté dans un imaginaire. Nous sommes vers le berceau de la civilisation. Franchement j’ai eu beaucoup d’émotion à traverser l’Euphrate, à longer le Tigre, à voir s’étendre au loin la plaine de Mésopotamie, à voir sur les églises des gravures en araméen, la langue de Jésus (toujours utilisée dans les livres religieux notamment).
Cette région gagnerait à être plus connue : villes anciennes, églises du 4ème siècle, caravansérails...le dépaysement et la découverte sont garantis.
Je suis en pays kurde, un peuple fier, on m'a à plusieurs reprises souhaité la bienvenue (en bord de route, depuis une voiture) : "Welcome to Kurdistan". Et quel accueil ! un accueil formidable (j'ai failli mettre un F majuscule tellement justement l’accueil est formidable). Je ne compte plus les invitations à boire le thé (un jour 9 fois, un autre jour 3 fois en l’espace de 800 mètres), parfois à manger et même à dormir.

Au superbe musée Zeugma de la mosaïque à Gaziantep.

Fabrication du pain.

L’Euphrate.

Brève rencontre avec des syriens à Suruç, à seulement 10 km de la Syrie. J’ai vu dans le coin plusieurs camps de réfugiés.

La présence de la police/armée est importante le long de la frontière syrienne.

Un camp de réfugiés.

Sanliurfa est une ville de pèlerinage avec de superbes édifices.

Le site de Göbeklitepe serait le plus ancien lieu de culte au monde (environ 10 000 ans, soit 5 500 de plus que les pyramides d’Égypte). Des pierres énormes (18 tonnes) ont été taillées et installées on ne sait comment, très impressionnant et émouvant !

Les cercles formés n’avaient apparemment pas d’entrée !

Après une sortie nocturne avec le groupe cycliste de Sanliurfa, nous allons dans un parc boire le thé/café.

Ça m’a fait drôle de voir écrit Irak sur un panneau routier.

Si vous cherchez un avocat, ne cherchez plus, il y en a plein ici à Mardin.

À Mardin.

À Mardin.

Dans une église à Mardin.

À Mardin.

En bas de la colline s’étale la Mésopotamie.

Des écrits en araméen en haut de cette porte richement décorée.

Un gigantesque stockage d’eau souterrain datant des romains.

Monastère Deyrul Zafaran, près de Mardin, toujours en activité.

Labour avec des ânes, une scène non observée dans l’Ouest du pays qui est bien plus moderne.

À Midyat.

Je m’arrête dans cette boulangerie pour acheter 2 crêpes fourrées et voilà que je suis invité à m’attabler avec les employés.

Superbe monastère de Mor Yakup vers Midyat, lui aussi toujours en activité.

Il date quand même de 419 !

Le livre de messe en araméen.

Un sacré troupeau que voilà.

Hirondelles nichant dans les falaises.

Vestiges de l’ancien pont sur le Tigre à Hasankeyf.