Après Kashan, me voilà en route pour Ispahan, un nom qui fait fonctionner l'imaginaire, n'est-ce pas ?
Cette ville séduit immédiatement avec ses avenues bordées d’innombrables arbres (par endroits, on dirait que la rue s’enfonce dans un sous-bois !). La ville compte bon nombre de superbes monuments, des jardins, de jolis ponts anciens enjambant une rivière dans laquelle l’eau est rare.
C’est à Ispahan que je m’occupe de renouveler mon visa iranien, la durée initiale de 30 jours se terminant bientôt.
À Ispahan, je suis hébergé dans le luxueux appartement des parents de Soroush, membre warmshowers habitant en Malaisie et en visite en Iran pour quelques mois, un soir nous partons pique-niquer au bord de la rivière, vers 22h il fait encore 30°, une bonne dizaine d’amis de la famille sont là, l’occasion de goûter des spécialités iraniennes car bien sûr chacun a amené quelque chose à manger. Peu avant minuit, je suis invité par l’un de ces amis à visiter le RDC de sa maison toute proche ou il a accumulé de nombreux objets anciens, je suis impressionné. Ce soir-là, mon hôte et sa mère sont allés à un concert de musique pop avant le pique-nique. 3 femmes vérifiaient la bonne tenue vestimentaire des femmes qui venaient assister au concert. Et, durant le concert, plusieurs dizaines d’agents d’un service spécial sont venus s’installer en bout des rangées de sièges pour vérifier qu’il n’y avait pas de comportement inapproprié, par exemple il ne faut pas taper dans les mains en mettant les mains au-dessus de la tête (devant le buste c'est accepté), il ne faut pas non plus se mettre à danser.
Globalement les iraniens sont exaspérés par les interdictions dans ce pays, il est interdit de boire de l’alcool, interdit d’avoir une antenne satellite pour la télévision (mais nombreux sont ceux qui en possèdent), les femmes doivent porter le foulard, se couvrir la nuque, les bras et les jambes et aussi avoir un haut qui couvre les fesses (quel calvaire ce doit être, notamment lorsqu'il fait plus de 40°). L’Internet est contrôlé (certains sites sont bloqués mais pas forcément partout, certaines fonctionnalités de sites sont opérationnelles à un endroit mais pas à un autre), par exemple Facebook est bloqué même si parait-il 80% des iraniens ont un compte, ils utilisent pour cela un logiciel spécial (interdit). L’accès à mon blog est bloqué, j’ai donc utilisé un de ces logiciels qui en plus ralentit l’utilisation, en tout cas sachez que je n’ai pas ménagé mes efforts et mon temps pour vous délivrer ces reportages sur l’Iran (J'en profite pour dire à ceux et celles qui n'ont pas donné de nouvelles depuis des mois, voire des années, que cela me/nous ferait plaisir d'en avoir).
Une des rues ombragées d’Ispahan.
Une porte ancienne joliment gravée.
Place Naghsh-e Jahan à Ispahan.
Place Naghsh-e Jahan à Ispahan.
Palais Ali Qapu à Ispahan, notez les grandes colonnes en bois.
L’intérieur de ce palais est richement décoré.
Peinture murale dans le palais Kakh-e Chehel Sotun.
Un des ponts d’Ispahan.
Un caravansérail ‘découvert’ par hasard depuis la route.
Pas un arbre pour offrir un peu d’ombre, il faut donc continuer malgré la chaleur approchant les 40°. Malgré le panneau, je n’ai pas vu de chameau.
Cela n’a pas été une mince affaire pour rejoindre ce temple zoroastrien, il m’a fallu traverser un bout de désert puis monter dans la montagne mais j’ai été récompensé par…
…des paysages sublimes, une ambiance de bout du monde et on m’a aussi offert le thé et à manger lorsque je suis arrivé.
Zoroastre a fondé la première religion monothéiste plus d’un millénaire avant J.-C. Avant l’arrivée de l’islam, le zoroastrisme était la religion des perses.
Après la visite du temple, je dois continuer à monter, monter et monter pour atteindre ma prochaine escale, la route est quasiment déserte et les paysages désertiques d’altitude traversés sont de toute beauté.
Je ne me suis pas lassé de ces paysages.