Les vieilles voitures américaines, les cigares, la salsa, Fidel Castro..., tout le monde a forcément des images qui lui viennent à l’esprit lorsqu’on évoque ce pays.
Ah les vieilles américaines, ce n’est vraiment pas une légende, il y en a plein et partout, en ville, à la campagne, de toutes sortes de modèles, de toutes les couleurs. Elles servent surtout de taxis, parfois collectifs. C’est vrai qu’elles apportent un charme fou au pays mais il ne faut pas être trop regardant concernant les émanations sortant de leurs pots d’échappement !
Les cigares, oui ils en fabriquent en quantité mais ils ne sont pas fumés de manière très courante ; on voit quand même des hommes - et aussi des femmes - en fumer dans la rue.
Notre arrivée dans le pays se fait à La Havane, la capitale, où il y a peu de circulation et beaucoup de verdure. Le soir, les rues sont peu éclairées mais on ne ressent aucune insécurité. Se promener dans la vieille ville de La Havane est un vrai bonheur, c’est totalement chargé d’histoire, certaines zones ont été bien restaurées mais d’autres sont encore dans un état de délabrement avancé (mais quand même habitées).
Pas chère la pizza mais pas super non plus (ce genre de stand est destiné surtout aux locaux) et il ne faudrait pas croire que Cuba est bon marché, c’est même l’opposé qui est vrai. Alors que le salaire mensuel d’un fonctionnaire est d’environ 25 euros par mois, une nuit chez l’habitant (moins cher qu’un hôtel) coûte presque ce prix. Pas facile de comprendre le fonctionnement du système. Avec ce salaire très bas, les gens ont accès aux produits de base à des prix super réduits (mais en quantité limitée), les produits de base incluent bien sûr certains aliments mais aussi le savon, les cigarettes, le gaz pour la cuisine... Très souvent, les cubains doivent faire la queue, on a pu lire que pour préparer notre petit déjeuner, il peut arriver que l’hôte de maison a passé 3 heures pour trouver les ingrédients. Car tout n’est pas vendu au même endroit, il y a même plein d’endroits qui vendent chacun un nombre limité de choses : riz, sel, sucre et autres aliments de base à un endroit, il faut aller ailleurs pour le pain (un seul choix), ailleurs pour la viande, ailleurs pour le gaz, ailleurs pour les légumes (les fruits ne sont pas forcément au même endroit).
Les gens viennent avec un carnet pour acheter ce à quoi ils ont droit. Puis il y a de petites supérettes où les gens trouveront un choix limité de produits à prix nettement plus élevé (parfois plus cher qu’en France), mais dans ces supérettes pas de pain, pas de fruits ni de légumes, nous avons dû aller dans 3 ou 4 de ces supérettes notre premier jour dans la capitale pour trouver de l’eau (eau du robinet non potable). Oui, il faut un temps d’adaptation. Il faut aussi s’adapter au système des 2 monnaies (les CUP destinés aux cubains mais que les touristes peuvent utiliser et les CUC destinés aux touristes mais que les cubains doivent se procurer s’ils veulent des produits sortant de l’ordinaire mais qu’ils devront payer au prix fort).
Un système politique qui interdit aux gens d’acheter une voiture neuve, ils doivent acheter des voitures d’occasion (anciennes voitures de location). Tout le monde ne peut pas acheter une voiture (même d’occasion), il faut être taxi, et le prix des voitures est exorbitant. L’un de nos taxis était une 309 de 28 ans, dans un état de délabrement avancé (véhicule que l’on aurait pu qualifier de cercueil déguisé en voiture). Son chauffeur nous a dit qu’il l’avait payée 25 000 euros (en plus des 12 000 dollars payés pour obtenir le droit d’acheter une voiture), alors que nous aurions traité de voleur quelqu’un qui nous aurait vendu la même voiture en France pour 1 000 euros ! Incroyable n’est-ce pas ? Et les vieilles américaines sont encore plus chères.
Pour Internet ce n’est pas la joie du tout. Le visiteur n’a pas le droit d’acheter de carte SIM, aucun endroit où nous avons séjourné n’avait le Wifi (Internet commence tout juste à arriver dans les foyers). Pour se connecter, il faut acheter une carte Wifi (nous avons attendu une heure dans la capitale pour obtenir cette carte dans une boutique de l’opérateur national). Et pour utiliser cette carte Wifi il faut aller dans la rue à un point Wifi (souvent dans les parcs), pas évident lorsqu’il pleut, qu’il fait froid ou que le soleil brille et rend difficile la lecture de l’écran. Et pour trouver les points Wifi, il faut chercher des attroupements de personnes assises sur des bancs (ou sur les trottoirs) ou debout et avec le regard sur leur smartphone.
Le système semble basé sur la pénurie, comme l’illustre par exemple le faible nombre de bus dans la capitale (ce qui fait que les rares bus sont souvent bondés). En région, on voit régulièrement au bord des routes des personnes qui cherchent à prendre un transport (le plus souvent taxi collectif ou peut-être voiture s’improvisant taxi), ces personnes lèvent la main et montrent aux chauffeurs qui passent un ou plusieurs billets de banque, signifiant leur désir de payer le transport. Là aussi pénurie de moyens de transport.
Bon assez parlé des inconvénients (après tout nous ne restons que quelques semaines, les cubains eux doivent subir ce système en permanence). Le système empêche l’implantation de chaînes internationales, aucun Mc Do par exemple. Pas de grandes publicités dans les rues et au bord des routes, c’est ‘reposant’. Du fait du peu de véhicules, l’ambiance est très paisible. On ne voit pour ainsi dire aucun chantier ou employé en train d’entretenir les routes ou les infrastructures, les choses restent en l’état.
Nous avons séjourné dans l’écovillage de Las Terrazas, un lieu où un groupe a décidé il y a 50 ans de reforester toute une région. Ensuite direction Viñales, un grand village à proximité de superbes formations rocheuses et de champs de tabac.
Après l’Ouest, nous avons pris la direction de l’Est pour aller visiter Cienfuegos puis Trinidad. Cienfuegos est surnommée ‘La perle du Sud’, elle a longtemps séduit les voyageurs pour son élégance, son esprit ‘français’ et son panache caribéen. C’est une des villes les plus récentes de Cuba, sa création remonte à 1819. Trinidad (ville coloniale espagnole classée par l’Unesco) comporte des rues pavées et bon nombre de bâtiments coloniaux.
Nous sommes contents d’avoir visité ce pays à nulle autre pareil mais aussi contents de le quitter. Nous avons vraiment apprécié les séjours chez l’habitant, le côté paisible de la vie, même en ville, le sentiment de sécurité (sauf peut-être dans les voitures en piteux état). Côté nourriture, ce n'est pas folichon du tout. Globalement c'est un pays cher où l'on n'en a pas pour son argent !